À l’heure où je rédige cet article, vous avez probablement tous le petit virus vert ou violet dans vos derniers émojis Whatsapp utilisés. Pas surprenant, on vit une période particulière où l’ensemble de notre vie est chamboulé. Si on ne compte plus les aspects négatifs de ce qui nous arrive, on peut aussi relever quelques points positifs : on s’interroge davantage sur notre manière de vivre et de prendre soin de notre santé. Avant, et quand je dis avant, c’était genre il y a deux semaines, on pensait qu’à chaque petit mal on trouvait vite un remède à la pharmacie. Mais aujourd’hui, la pharmacologie n’a pas encore trouvé comment traiter le Covid-19, alors on se dit qu’on va renforcer notre système immunitaire, et vite.

Mauvaise nouvelle : c’est trop tard !  Faire des stocks de citrons est autant inutile qu’amasser des rouleaux de papier toilette. Tout simplement parce s’il existe bien en lien entre alimentation et le système immunitaire, il fallait y penser avant.

Mais avant toute chose, arrêtons-nous un instant sur le système immunitaire (sauf si vous souhaitez aller directement à l’essentiel et lire uniquement le dernier paragraphe):

Le système immunitaire, c’est l’ensemble des mécanismes physiologiques de défenses de l’organisme. On différencie deux types de réponses du système immunitaire :

• innée (non-spécifique) : la réponse inée est un mécanisme de défense plus « général », il se met en place lorsque l’organisme est agressé par un agent infectieux sans se soucier du type d’agent qui l’agresse.
• acquise (spécifique) : la réponse acquise, elle, va prendre en compte le type d’agent infectieux contre lequel le système immunitaire doit lutter et adapter sa défense en fonction. Ainsi, si le corps est attaqué une seconde fois par le même agresseur, il pourra se défendre plus vite car il aura gardé en mémoire la défense à utiliser. C’est le principe des vaccins.

Ces deux réponses vont déployer des armes différentes pour aller au front. L’immunité innée utilise des cellules phagocytaires, macrophages et neutrophiles qui agissent comme des éboueurs dans l’organisme. Ces cellules mangent les microbes, les tuent et les digèrent. L’immunité acquise, quant à elle, utilise des lymphocytes B et T qui eux vont produire des anticorps spécifiques en fonction de l’agression.

Mais revenons à nous moutons. 

L’alimentation a bien un rôle à jouer dans le bon fonctionnement du système immunitaire, tout comme l’hygiène de vie de manière plus générale. Cependant, il n’y a pas d’aliment miracle qui va booster votre système immunitaire en deux temps, trois mouvements. Déso. Mais, vous pourrez toujours faire des tartes au citron et des cheesecakes avec vos stocks, pas de panique !

C’est un peu comme le fait qu’il ne suffit pas de faire du sport à fond pendant 3 semaines sur l’année (genre du 1 er au 20 janvier) et rien le reste du temps. Encore déso. Mais les changements et les bonnes habitudes alimentaires doivent être installés bien confortablement dans votre vie afin d’améliorer votre santé et votre immunité.

Pour combattre les agressions extérieures, toutes nos cellules et non pas seulement celles qui entrent en compte dans le système immunitaire doivent être armées pour lutter. Prendre des compléments alimentaires pendant 1 mois avant l’arrivée de la grippe ne sera pas d’une grande aide, si vous ne prenez pas soin de votre alimentation tout au long de l’année.

Si avoir une alimentation variée et équilibrée, pratiquer des activités physiques, ne pas fumer ni abuser de l’alcool ou d’autres substances nocives sont les clés d’une bonne santé générale, ce sont aussi celles d’une bonne santé immunitaire.

Pourquoi ? Parce que pour fabriquer les éléments qui vont entrer « en guerre » contre les agents infectieux, notre corps a besoin de : certaines vitamines, certains sels minéraux, de protéines, de glucides, différents acides-gras et des antioxydants (qui protègent nos cellules des agressions, du vieillissement et les rendent plus solides). Et puis il faut des stocks, car en cas de besoin, vos cellules vont puiser dans vos réserves, il est donc très important de ne pas avoir de carences alimentaires et d’avoir un poids normal.

En bref ?

Afin d’améliorer ses chances de lutter contre les agents infectieux :

1. Eviter d’avoir des maladies métaboliques comme le diabète qui sont responsables d’un état inflammatoire chronique.
2. Manger de tout et assurer une couverture en sucre complexe, en protéines, acides-gras de bonne qualité nutritionnelle (oméga-3 et oméga-6), vitamines (A, B6, B12, C, D), minéraux (fer, folates, selenium, zinc, cuivre) et antioxydants (en variant vos sources des fruits, légumes, viandes, poissons, céréales et légumineuses vous ne devriez pas avoir de problèmes à couvrir vos besoins).
3. Manger suffisamment et éviter les régimes restrictifs et les pertes de poids trop rapides afin de vous prémunir des carences alimentaires.
4. Consommer vos 5 portions de fruits et légumes (et oui) qui sont des sources sûres de vitamines, minéraux et antioxydants.
5. Consommer des céréales complètes afin de consommer davantage de vitamines, de minéraux et de fibres.
6. Consommer des antioxydants (fruits rouges, agrumes, gingembre, légumes verts).
7. Consommer des protéines en quantité suffisante.
8. Consommer des fibres afin d’améliorer votre santé-digestive.
9. Eviter un maximum le stress et la pression qui ont un effet pro-oxydant sur les cellules (et les fragilisent).
10. Même si aucune étude n’a pu démontrer que le sommeil avait un rôle à jouer, on sait toutefois que les gens détendus et reposés tombent moins malade, alors on ajoute « bien dormir » à la liste.
11. Prendre des compléments alimentaires uniquement si un médecin vous a recommandé de le faire pour pallier à une carence spécifique.

Et puis vous pouvez toujours faire un petit tour sur le site de la Société Suisse de Nutrition qui vous donne les recommandations en long et en large.

J’espère que cet article vous aura aidé à y voir plus clair et renforcera votre regard positif sur une bonne alimentation au quotidien. En attendant, vous ne pouvez rien faire de plus que de respecter parfaitement bien les mesures d’hygiène recommandées et éviter d’aller faire des grillades au bordu avec tous vos potos.

Prenez soin de vous !