Dans la grande étendue de questions que je me pose souvent, il y en a une qui revient chaque année : y-a-t’il vraiment des gens qui aiment le mois de janvier et si oui, pour quelle raison ?

Le ski. Mais encore ?

Ce qui m’amène ensuite à me demander pourquoi on a choisi janvier pour prendre de nouvelles résolutions. Qui a décidé que le mois le plus déprimant de l’année, celui qui dure 31 jours avec un ressenti de 45 était le plus propice au changement ? Qui a envie de sortir de sa zone de confort quand c’est déjà dur de sortir de son lit ? 

Ça m’a donné l’élan pour vous parler du changement d’habitudes et de comment mettre toutes les chances de votre côté pour qu’il perdure et s’enracine.

Pour commencer, imaginez que vous pratiquiez le ski (en janvier du coup vu que c’est le seul truc à faire) depuis des années avec une certaine aisance et que vous décidiez de vous mettre au snowboard. Il serait peu recommandable de choisir pour vos débuts une journée où les conditions sur les pistes sont particulièrement difficiles avec une météo défavorable. Vous n’allez pas non plus choisir la piste la plus raide de la station pour votre première descente, logique.

Alors pourquoi serait-il plus logique d’amorcer un changement sans avoir bien réfléchi aux conditions dans lesquelles il est entrepris. On oublie souvent que le changement n’a aucune chance de perdurer si la seule chose qui le précède est la volonté. Vouloir changer c’est un très bon début mais il va falloir ajouter des cartes à votre jeu si vous souhaitez remporter la partie. 

Dans les étapes de la préparation au changement, j’en citerai 3 qui me semblent primordiales : 

  1. Décrypter les habitudes actuelles
  2. Préparer l’environnement 
  3. S’entourer 

Peu importe quand vous commencez, que ce soit janvier, mars, juillet ou novembre (encore pire que le mois de janvier cela dit), un lundi ou mercredi, cela n’a pas vraiment d’importance, la seule chose qui compte, c’est de bien s’y prendre.

Prenons un exemple, Joh (surnom d’emprunt, choisi au hasard et sans rapport avec la réalité) aimerait arrêter à de dépenser 10 CHF tous les matins pour son petit déjeuner alors qu’elle a tout pour s’en préparer un à la maison. Ce qu’il faut savoir c’est qu’en plus, Joh a l’audace de donner des conseils aux autres sur l’importance du choix du petit déjeuner. Pourtant, elle passe tous les matins se prendre une tranche de cake avec un matcha latte sucré et ça, elle ne le met pas sur insta.

Première étape : décrypter les habitudes actuelles 

En passant prendre son cake et son matcha, Joh nourrit son cercle de récompense, elle y trouve une satisfaction. Lorsqu’on fait quelque chose qu’on aime, les glandes qui se trouvent dans le cerveau sécrètent des hormones de bien-être. Voilà ce que Joh recherche le matin avant d’aller bosser, un shot d’hormones (et de sucre) qui la récompense de s’être levée à 05h45 pour faire son Pilates, d’avoir habillé les garçons, de les avoir déposés à la garderie sans oublier le doudou lapin et la figurine spiderman et d’être en route pour le travail, presque à l’heure.

Pour changer cette habitude, Joh va devoir trouver autre chose pour nourrir son cercle de récompense, car juste se priver ne fonctionnera pas. 

Cela me fait penser d’ailleurs à une de mes patientes qui s’énervait de ne pas réussir à arrêter de grignoter le soir après une journée de travail bien stressante. Son sentiment d’échec renforçait son besoin de chercher du plaisir quelque part et c’est dans les chips aux cacahuètes que cela se répercutait. Cercle vicieux. 

Il est faux de croire qu’on doit supprimer une habitude. On doit la remplacer par une autre qui apportera aussi une satisfaction et une sensation de bien-être. L’être humain est ainsi fait, il recherche constamment à être satisfait.

Deuxième étape : préparer l’environnement 

Après avoir réfléchi à une nouvelle habitude, il est important de se mettre dans de bonnes conditions (comme pour le snowboard). Attention, il ne s’agit pas d’attendre le jour parfait, mais de veiller à ne pas se compromettre en choisissant de débuter la même semaine qu’un rendu de projet très stressant ou celle où les mauvaises nouvelles s’enchaînent. Car lorsqu’on se confronte à l’échec, notre cerveau s’en souvient et on se décourage. 

Choisissez une semaine plutôt calme qui vous permet aussi d’investir du temps pour ce changement et la possibilité de prendre du recul et de vous ajuster. 

Troisième étape : s’entourer

Tout d’abord, si vous avez l’impression de manquer d’outils et de conseils, cherchez-les et prenez contact avec une personne qui saura vous guider et vous apporter de l’aide. Puis, trouvez une personne à qui vous pouvez parler de votre projet car quand on doit rendre des comptes, les chances de succès augmentent considérablement. On a tous dans notre vie, une personne qui sera de notre côté quoi qu’il arrive. Celle qui nous a tenu les cheveux après une soirée bien arrosée et qui a détesté avec nous la nouvelle copine de notre ex sans poser de question (Heidi si tu me lis <3). Il m’a fallu du temps pour comprendre que je devais bien choisir les personnes à qui je pouvais parler de mes ambitions et de mes rêves, au risque me décourager face à la critique et au jugement. Alors trouvez LA personne, celle qui vous encouragera sans limite et qui souhaitera vous voir réussir autant que vous même.

Dans le prochain article, j’aborderai plus en détail le cercle de la récompense et celui des habitudes, je vous donnerai des pistes pour remplacer vos habitudes par celles qui vous aideront à atteindre vos objectifs.

En attendant, à vous de jouer !