Voilà quelques semaines que je n’ai pas rédigé un article, comme toujours, j’ai l’envie, des idées, mais pas assez de temps. Remarque, j’ai eu le temps de regarder tous les épisodes de Beckham sur Netflix. 

Mais je crois aussi que j’étais moins inspirée à vous parler d’alimentation parce qu’il se passe beaucoup de choses dans le monde qui méritent plus d’attention que ma dernière recette à la butternut.

Je voulais vous parler de mardi dernier, parce que j’aime beaucoup l’idée de vivre tous les jours avec gratitude mais en général, le mardi c’est plus dur :  il faut se lever particulièrement tôt, réveiller toute la tribu pour ensuite tenter un dépôt à la garderie sans trop d’embûches. En général je dois négocier que tous les jouets qui trainent ne soient pas emportés à la garderie, au risque de les perdre et de devoir les porter moi-même. Après les jouets, c’est les habits qui sont sont sujet à la négociation, une chance sur deux que Milan me demande de remettre son caleçon sale du jour d’avant car c’est celui avec le motif militaire (allez savoir pourquoi, c’est celui là qu’il préfère). Je dois bien sûr m’opposer à cette idée et trouver une histoire du genre : « tu sais, le caleçon vert pomme c’est celui que Hulk met quand il va à la garderie) et à coup sûr, un des deux aura besoin de faire pipi au moment de partir. Puis, une deuxième journée commence, souvent bien chargée. En plus, ces temps il fait nuit, assez froid et il arrive qu’il pleuve, tout est réuni pour me contrarier.

Et donc, hier on était mardi et je suis arrivée au travail sur les chapeaux de roues, presque à l’heure. Je me suis lancée dans ma première consultation dont la prise en charge était une évaluation de l’état nutritionnel d’une petite fille de 3 ans arrivée en Suisse après un parcours migratoire compliqué. Voilà alors que mon baromètre a changé. Si je me sentais stressée et fatiguée, que je n’avais pas encore pu boire un café tranquille et que j’avais le bout des chaussettes mouillées, il n’en restait pas moins que je me trouvais du bon côté. J’avais peut-être négocié le port d’un caleçon propre mais en face de moi se trouvait une maman venue seule avec ses deux enfants pour fuir son pays en guerre, sans logement, sans travail et sans certitudes. 

Je suis du bon côté quand je reçois des patients qui arrivent d’un parcours migratoire mais aussi quand je donne des explications à des parents qui viennent d’apprendre le diagnostic médical de leur enfant ou quand je scrolle mon téléphone posée sur mon canapé où les nouvelles de catastrophes climatiques, de guerre ou de folie humaine défilent. Je suis du bon côté quand je passe à côté d’un mendiant qui me demande une pièce et que je me dis que j’ai déjà donné une fois cette semaine et que c’est une bonne raison de dire non cette fois. Ben oui, on ne peut pas donner à tout le monde. Je suis du bon côté quand je réalise que je peux dépenser plus que le salaire moyen de beaucoup de pays pour m’acheter une écharpe que je vais porter 3 fois cet hiver. Mais surtout, je suis du bon côté quand je termine le travail et que je vais chercher mes enfants qui vont bien pour leur préparer un bon souper et les mettre dans un lit douillet où ils sont en sécurité. 

Parfois, ça fait du bien de se le rappeler.

C’est donc de ça que j’avais envie de parler aujourd’hui. On est beaucoup à être du bon côté et on a vite tendance à l’oublier. Alors si comme moi, tout cela vous fait réfléchir, je vous partage quelques liens qui permettent d’agir en soutenant ceux qui en ont grandement besoin :

Croix Rouge

Armée du Salut

World Food Programme

*les petits dons aussi peuvent faire de grandes différences