– Tout d’abord, je ne suis pas vraiment convaincue de ce titre mais c’est faute d’avoir trouvé mieux. –

 

Point de situation

Cela fait quelques temps que je n’avais pas rédigé un article, sûrement parce que maintenant je suis une maman et qu’une maman ça a moins de temps pour faire les trucs qu’elle aime (en dehors de s’occuper de ses enfants). Il y a aussi eu beaucoup de changements dans ma vie professionnelle, il y a eu le Covid et d’autres trucs qui font réfléchir à la vie (ou alors c’est juste la trentaine, allez savoir). Ces derniers mois, je me suis retrouvée à me demander si je voulais continuer ce blog et si oui, quels messages j’avais vraiment envie de faire passer à travers lui.

Il faut dire qu’en 2022 on vit dans un monde étrange et plein de paradoxes. D’ici la fin de la rédaction de cet article, certaines personnes seront mortes de leur obésité et d’autres de faim. Parce que si on arrive à importer des denrées alimentaires depuis partout jusqu’à chez nous et à en gaspiller plus d’un tiers, on n’arrive toutefois pas à solutionner la faim dans le monde.

Ça fait partie des choses qui me questionnent souvent, tout comme les gens qui portent des sacs en forme d’objet ou d’animal, genre en forme de chat ou pire, de chaussure. Mais je garde ce sujet pour un autre article.

 Professionnelle de la nutrition en 2022

Dans ce monde plein de paradoxes, il est difficile de s’y retrouver, difficile aussi de faire la part des choses et de bien comprendre les problématiques liées à l’alimentation, dans notre société occidentale et puis dans le monde en général.

Dans mon parcours professionnel, j’ai travaillé plusieurs années dans le domaine des troubles du comportement alimentaire, j’ai tenté tant bien que mal de reconstruire avec mes patients une relation paisible avec la nourriture, sans interdits ni préoccupations sur l’alimentation. Je me souviens avoir promis à une patiente qu’on irait manger un burger à sa sortie de l’hôpital pour fêter ça. Quelques années plus tard, je me retrouve en pédiatrie à peser des enfants et adolescents qui sont en pleine construction identitaire et je les place sur une courbe de poids qui montre souvent qu’ils sont trop « gros ». Je leur dis alors, avec toute la bienveillance possible, d’essayer d’être plus attentif à leur alimentation et d’une façon ou d’une autre, je classe les aliments comme meilleurs ou moins bons pour la santé (le burger étant rarement dans les bons). En fait, je tiens les mêmes discours sur l’alimentation que ceux que j’essayais de déconstruire avec mes patients anorexiques. J’essaie de le faire de façon édulcorée et nuancée, mais c’est toutefois ce que je fais.

 

Alimentation et canaux de communication

Et puis il y a les réseaux sociaux, source d’informations plus ou moins fiables comme vous le savez. J’y vois passer plein de choses concernant l’alimentation, parfois des bonnes choses, parfois des moins bonnes. Je constate que beaucoup de personne se sentent légitimes de donner des conseils alimentaires aux autres basés sur leur propre expérience renforcée par quelques formations ou sur le vécu d’un trouble alimentaire plus ou moins résolu. Et puis il y a l’exigence sociétal d’avoir un corps mince et musclé, à tout âge, en tout temps. Je ne compte d’ailleurs plus les commentaires positifs reçus car je n’ai pas pris beaucoup de poids pendant ma grossesse, le pire c’est qu’au fond ça m’a fait un peu plaisir. Un peu. C’est sans raconter que j’ai eu de la peine à manger les premiers mois, que j’ai eu une grossesse stressante et la peur de perdre mon bébé, ce qui m’a rendu la tâche difficile pour me nourrir correctement.

Pour ma part, il est vrai que je me sens légitime de donner et diffuser des conseils nutritionnels, c’est d’ailleurs ce pourquoi on me paie (et avec quoi je m’achète des sacs à main qui ont la forme d’un sac à main). Je me sens légitime parce que j’ai un diplôme bien reconnu comme il faut et des connaissances basées sur des sources que j’estime fiables. Toutefois, après un beau diplôme et 7 ans d’expérience de terrain, j’apprends encore tous les jours et ce que je pensais être une vérité à la sortie de mes études ne s’est pas toujours confirmée par la pratique clinique. Peut-être que je peux vous affirmer un truc aujourd’hui mais que dans deux ans je reviendrai dessus. La nutrition évolue et pour être complètement franche avec vous, il y a encore un tas de trucs qu’on ne sait pas. Je parie même mon jean préféré (un levis 501 juste bien taillé et délavé comme il faut) que d’ici une décennie, on parlera des régimes en vogue en 2022 comme de belles aberrations. Un peu comme on parle de Dukan et Montignac aujourd’hui. Vous ne savez pas qui c’est ? 

 

Je suis un saumon

Trouver un équilibre dans les informations que je transmets sur l’alimentation et l’image corporelle est un grand défi pour moi. Et ces derniers mois, je me suis sentie découragée face à la masse d’informations diffusées par les différents médias actuels. Un peu comme un saumon qui nage à contre-courant, vous voyez ? Non seulement je suis un saumon, mais un saumon qui doit en plus de ça penser à plein d’autres trucs de maman et essayer faire survivre une vie sociale.

Alors si j’ai écrit ces quelques (« quelques ») lignesc’est d’une part parce que je voulais vous donner des nouvelles, reprendre l’écriture que j’aime tant et aussi pour vous sensibiliser aux informations que vous trouvez concernant l’alimentation et la nutrition. Faites attention à ne pas prendre pour argent comptant (j’avais d’abord écrit c-o-n-t-e-n-t comme ça) les conseils alimentaires que vous trouvez sur internet, peu importe les formations, diplômes ou expériences de vies qui se trouvent derrière. Restez curieux et sceptique lorsqu’il s’agit de votre santé (et quand il s’agit de ce que vous mangez, il s’agit de votre santé et non pas seulement de votre poids). Et puis je vous parle d’internet mais il en va de même dans la vraie vie, cherchez les bonnes infos, les bonnes personnes et choisissez un professionnel qui sait se remettre en question et qui s’adapte à vous, parce qu’il y a autant d’alimentations justes que de personnes sur terre et il serait faux de penser que tous les conseils se valent pour tout le monde.

To blog !

Et puis finalement, je voulais vous dire que j’ai décidé de continuer d’être un saumon et de faire perdurer ce blog (j’aimerais d’ailleurs lui donner un petit coup neuf). En vrai, je suis même un saumon motivé et j’ai plein d’idées. On verra ce que ça donne et si j’arrive à reprendre un rythme plus soutenu pour les publications.

Si vous m’avez lu jusqu’au bout, je vous remercie ! Et puis, si vous avez des suggestions pour un titre moins ringard, utilisez les commentaires sans retenue !

 

À bientôt !